Le point de vue commun des historiens contemporains se traduit par l’idée que la Grande guerre a changé le monde. Les premières semaines des hostilités ont démontré que la guerre en Europe, ce centre du monde « civilisé», serait longue et sanglante. Plusieurs croyaient que l’Europe s’était mise en voie d’autodestruction. La Grande guerre a habitué les hommes politiques à se poser les questions sur la garantie de la sécurité dans les relations interntionales.
L’opinion publique se fut unanimement indignée.Dans la foulée elle a lancé le slogan : « une guerre pour mettre fin à toutes les guerres ». Les soldats britanniques et allemands arrêtèrent la guerre pour fêter ensemble le Noël en 1914. Les dirigeants politiques de leurs pays se sont réunis pour discuter les nouveaux objectifs de la guerre 1915. Il fallait répondre, d’une manière ou d’autre, à la critique de l’opinion publique : c’est ainsi qu’a été proclamée l’idée d’un nouvel ordre public présentant un obstacle sérieux à la répétition éventuelle d’une catastrophe militaire en Europe.
Parmi les nombreux problèmes du futur ordre mondial surgit celui de la création d’une organisation internationale garantissant l’abitrage des différends internationaux et le réglement équitable des crises.
Peu à peu, comme résultat de discussions autour de différents projets aussi bien au sein des institutions gouvernementales qu’en large public, l’idée de la Société des Nations (SDN) apparaît, cette première organisation internationale universelle devant réunir tous les pays du monde et présenter la garantie stricte de non-répétition de la Grande guerre.
Il a été proposé d’introduire dans le système des relations internationales le nouveau principe de la sécurité collective qui aurait donné à tous les états la garantie contre le déploiement de l’agression. De maintes idées ont été exprimées par rapport à l’activisation du tribunal international pouvant régler les différends entre les états. L’opinion publique a adopté le point de vue qui prônait la réduction des armes pouvant également aider à garder une paix durable en Europe.
Cependant, de nombreux politiciens britanniques se sont prononcés en faveur de la préservation et le renforcement de l'Empire britannique et de la flotte britannique qui défendrait la liberté de navigation tout en reliant les périphéries impériales diffusées dans le monde entier. Il a été proposé de réaliser tous ces principes disparates et parfois même contradictoires dans le cadre d'une organisation internationale que fut la Société des Nations, dans l’établissement de laquelle les uns voyaient un moyen nécessaire pour renforcer l'empire, et les autres une panacée contre une agression et un nouveau cataclysme militaire.
L’élaboration du concept de la Société des Nations en 1914-1919 s’était acompagnée d'intenses discussions aussi bien au niveau du large public que dans les milieux gouvernementaux, ceci dans tous les principaux pays du monde. En discutant autour de nombreux points des programmes liés à la Société des Nations, les hommes politiques, des journalistes et des représentants du gouvernement agissaient en parallèle en exprimant des idées et des suggestions similaires concernant la politique réelle . Cela a permis de développer plusieurs projets relatifs à la création de la Société des Nations, discutés par la suite par les délégations de la France, des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne pendant la Conférence de paix de Paris.
Les détails de ces projets devenus fonction de la diplomatie multilatérale ultérieure nécessitaient une amélioration substantielle en termes pratiques. Cependant, les principales priorités ont été formulées assez clairement : il a été prescrit, lors de la création d'une organisation internationale, de mener une politique de réalisme, de protéger les intérêts de la France, de garder les frontières de l'Empire britannique et de maintenir l'alliance transatlantique entre l’ Europe et les Etats-Unis forgée dans les dures circonstances de la Grande Guerre. Le point du programme suscitant le plus de controverse était celui de la punition de l'Allemagne . La suite de la Conférence de paix et les événements ultérieurs ont démontré que tous les objectifs n’ ont pas été entièrement réalisés.