Au début du XXe s., l’Europe avait atteint dans tous les domaines un niveau de puissance qui se fondait sur la théorie darwinienne de la survie du plus fort dont la force militaire était le symbole. Dans ces conditions, la place de la diplomatie, privilégiant le dialogue, répondant à des règles précises, était des plus difficiles à affirmer. La perte de ces valeurs communes qui avaient fondé le droit commun, tout au long des siècles précédents ne fut pas sans effet sur le déclanchement de la guerre.
Nous analyserons les démarches diplomatiques de toutes les grandes puissances européennes pour lesquelles le partage du sud-est de l’Europe était considéré par les chancelleries comme le problème le plus explosif de la politique internationale, comme le laissait entendre Bismarck à la fin de sa vie : «Un jour, la grande guerre européenne sera déclenchée par quelque fichue folie commise dans les Balkans».